Les Fosses

Moitié quartier pauvre, moitié place marchande, cette portion de la ville accueille tout type de désaxés, et malgré sa mauvaise réputation, est un pillier du commerce de Port Souffrance. La plupart des échopes et habitats sont regroupés au petit bonheur la chance dans des tentes et des chariots, et les voyageurs peuvent louer un transport, engager des hommes, acheter du matos ou monnayer des infos.

Furgil se balade par ici. Il n'est pas fou, le nain a pris juste de quoi boire. Il se rapproche de l'une des échoppes, sans faire attention au commerçant qu'il accoste, qu'il déblatère déjà.

- Hé! Où est-ce qu'il y a une auberge par ici?! Je cherche un endroit festif.

Une femme excentrique lui fait face, aux jambes anormalement longues.

- Vous êtes au bon endroit petit homme ! Mais toutes les tavernes ne sont pas bonnes. Je peux vous dire lesquelles le sont si vous m'achetez un peu de marchandise... Balles dum-dum, haches, bazooka, mousquet, Exterminator, silencieux... BULLET MARK vend TOUT !

- Na na na na... Pas d'armes!

Il secoue son index. Niet, il n’achèterait rien du tout pour l'instant.

- C'est bien ma veine ça, où qu'on aille ça veut nous détrousser au moindre coin de rue... Vous n'avez donc aucun respect pour les touristes? Pour ça que personne n'aime venir dans ce repère de pouilleux!

- Allez, 5 trônes les six balles Dum-Dum... et je t'envoie chez la meilleure taverne des Fosses, avec en prime une bière offerte mon mignon...

Furgil jette un coup d'oeil à la banane qu'il avait d'accroché contre sa cuisse. Le nain avait réussi à fourrer son revolver dedans. Il réfléchit un instant.

- 3 trônes!

Le nain se met à marchander maintenant ? Cela ne plait visiblement pas à la vendeuse.

- Quatre et pas un de moins !

- Par ma barbe!!...

Le Squat s'agace, il avait trop soif et n'était pas d'humeur à négocier. Il fusille du regard la vendeuse, mais s'attarde rapidement sur ses jambes.
Les 4 trônes rebondissent sur la table, alors que le nain admire la vue.

La vendeuse longiligne retrouve le sourire. En échange, elle lui donne le paquet de balles Dum-dum.

- Un plaisir de faire des affaires avec vous, petit homme. Première à droite, l'auberge du Grox Puceau. De la part de Miriam !

Furgil fait disparaître rapidement le paquet de balles sous son armure aux multiples poches. Il essayerait le revolver prochainement.
Un sourire carnassier et douteux offert à la vendeuse.

- Ne m'attends pas ma jolie! La vie de soldat est dure, on ne sait jamais quand on reviendra.

Fier, le Squat s'en va vers l'auberge du "Grox Puceau". Qui sait? Il y retrouvera peut-être le Conscrit?

Tout juste sorti du complexe, l'Ogryn se rend dans les Fosses en s'accrochant à une idée simple : acheter des balles pour remplir le chargeur qu'il a vidé.

A la vue d'un Garde Impériale, certaines échoppes s'agitent. Il était probablement plus friqué que beaucoup d'autres.

Ourük émet des grognements alors qu'il juge les échoppes. Finalement, il s'arrête à l'une d'elles sans trop se l'expliquer, et dépose lourdement son Ripper Gun sur le comptoir.

- Munitions.

L'homme derrière le comptoir est un grand gaillard dôté d'une belle moustache et d'une toute aussi belle bedaine. Il est probable qu'il s'appelle Roger, puisque son échoppe se nomme " Chez Roger ".

- J'ai MIEUX que des munitions, Garde. J'ai TOUT. Marteau, Hache, grenades, canons de poing, révolver, EXTERMINATOR, fusil à pompe, TOUT !

Tout en parlant, il zieute le Ripper Gun à l'aide d'une loupe.

Ourük ne sait pas lire, dommage pour Roger.

- Quoi être EXTERMINATOR ?

Il insiste comme lui.

Roger glousse, il avait fait mouche.

- Un petit lance-flamme à usage unique, accrochable à votre arme. J'en vends plusieurs et à bon prix !

- Combien ?

L'Ogryn et ses quelques 400 kilos se penchent en avant, projetant une ombre massive sur l'échoppe de Roger.

- Oh oh, wow... heu tr-trente-cinq trônes l'unité ! Pour 80 crédits je vous en offre deux plus un chargeur de Ripper Gun ! Allez, c'est le moment !

- Ca marche.

Malgré cette déclaration, il ne fait pourtant pas mine de sortir sa bourse.

Le marchand plisse les yeu , tout aussi méfiant. Soit, il dispose un chargeur et deux exterminators devant lui.

- Le fric, maintenant.

L'Ogryn tend un doigt énorme vers les Exterminator.

- CA MARCHE ?

- Ouais, t'appuie sur le bouton, l'exterminator se met en marche, la veilleuse s'allume. Après tu tire normalement avec ton flingue, mais au lieu de balles, c'est l'Exterminator qui s'enclenchera. Même toi tu peux comprendre ça !

- D'accord.

Il sort sa bourse et la claque sur le comptoir en grognant.

L'homme range la bourse, après avoir compté, dans sa poche, puis pousse le matos devant l'Ogryn.

- Aaaah, un plaisir de faire des affaires avec vous ! Un sac plastique Mosieur ?

Après un instant où l'on pourrait presque entendre les rouages de son esprit tourner, l'Ogryn tape du poing.

- QUATRE-VINGT.