Le Brazen Sky

Le Brazen Sky est un vaisseau marchand de taille modeste, de bonne facture et visiblement bien entretenue. Les Gardes ont été embarqué avec précipitation, et conduit dans une grande baie ouverte à apparence défraichie, où ils sont restés pour l'essentiel seuls pendant toute la durée du trajet par lequel, c'est-à-dire trois jours. L'équipage, voyant d'un mauvais oeil la présence d'inconnus, vous a passablement ignoré, à l'exception d'un individu excentrique nommé Sebek, un cambusier étrangement servile.

Damian était assis dans son coin, perdu dans ses rêveries. À tous les coups les autres allaient se servir de lui comme bouclier humain... Le jeune homme se souvient de toutes ces histoires que racontaient les autres sur les conscrits qui servaient juste de chair à canon la plupart du temps...

Ourük regarde pour le moment par un hublot, indifférent quant à son environnement. L'absence d'un visuel quelconque renvoie au vide qui emplit sa boîte crânienne.

Il ne sait pas trop pourquoi il est là, ce n'est pas faute pourtant de lui avoir expliqué. Il a été question de " méchants ", et c'est tout ce qu'il a retenu.

Le sergent Pierre Ramsko, officier de la petite troupe, était actuellement absent de la baie. Probablement en train de discuter gradé avec les chefs de bord.

C'est alors que la petite tête du cambusier Sebek apparaît dans la baie. Le matelot à l'allure maigre et voutée, lançant sans cesse des regards autours de lui comme s'il était suivie, s'approche du petit groupe de soldats.

- OOoooh, OOoooh ! Bonjour braves et téméraires fils de l'Impérium !

Commence Sebek, de son naturel irritant et théâtral.

Il relève la tête en silence vers Sebek qui l'avait retiré de ses songes avec ses cris tout aussi ridicules qu'irritants. Damian ne lui répondit que par son silence, entre rage et peur du combat.

La masse de 3 mètres se tourne d'un pas pesant vers le marin qui vient perturber son fil de pensée, si tant est qu'il en ait un.

- Grheum... ?

Un bruit de gorge profond et grave, comme un rocher qui dévale le versant d'une montagne.

Ce bel accueil ne freine pas le matelot, c'est dire qu'il s'y est habitué après trois jours de colocation.

-Oohh braves marteaux de l'Empereur, vous... Vous savez que Sebek peut répondre à... Tout... Vos.... Besoins !

Une fois son sous-entendu terminé, il offre son plus beau sourire aux soldats.

L'Ogryn ne comprend pas les sous-entendus et se tourne vers le conscrit.

- Grmmmh ?

Le conscrit répond par un autre grognement, signifiant qu'il n'a aucune envie de ce genre de service. Pour l'Ogryn néanmoins ce sera sûrement perçu comme une voix de fillette.

Il baisse d'un ton.

- Sebek répondre à tous vos besoins... Armements... Munitions... Informations... Touuut... !

- INFORMATIONS.

La voix d'Ourük tonne comme une nuit orageuse. Voilà enfin un mot qu'il comprenait.

Elle se contentait de garder le silence, observant le vide spatial à travers le hublot en face d'elle. Avant de répondre à ce Sebek, d'un air agacé.

- On a compris, tu sais tout faire.

Le petit homme sursaute lorsque gronde l'Ogryn.

- Je... Heu... Sebek vous renseignera, si vous achetez !

- Acheter quoi ?

L Ogryn a retrouvé son calme.

- Que dire petit homme ?

Il s'est tourné vers Aria, pour laquelle il a plus d'estime plus que le conscrit. Espérant qu'elle élaborerait en termes plus simples.

Après des jours d'une trépidation constante sous vos pieds, vous ressentez comme un coup de roulis soudain et une sensation de décrochage dans vos tripes, ce qui ne peut signifier qu'une seule chose. Le Brazen Sky a effectué sa sortie du Warp. Quelques minutes plus tard, le cantinier au visage pâle apparaît dans le cadre de l'écoutille en faisant une grande référence.
Immédiatement, Sebek fuit comme un vulgaire rat, n'ayant pas eu le temps de vendre ou d'offrir ni informations ni armement.

- Remballez vos affaires et présentez-vous dans la section avant 2/DZ015 pour votre débarquement sur Iocanthus.

Une fois cette phrase probablement répété des centaines de fois terminée, le cantinier attendra de vous montrer le chemin en souriant.

Il reste silencieux, s'il y avait quelque chose de bien dans son envoi à la mort, c'était que Sebek ne serait plus là pour lui casser les couilles. Enfin, sauf si l'enfer qui l'attendait après la mort contenait ce mec là. Et cet enfer était peut être plus proche qu'il ne le pensait. Damian emprunte le chemin indiqué immédiatement, plus vite c'était fait, mieux c'était.

Avant même qu'elle eut le temps de répondre à l'Ogryn, leur interlocuteur avait filer comme une voleur en face des forces de l'ordre.

- Il ne donne des informations que si tu lui donne ton argent. Dit-elle en faisant rouler une pièce entre ses doigts, de manière à ce que Ourük sache de quoi elle parle.

Elle ramassa ses affaires avant de suivre le cantinier.

- C'est pas trop tôt. Souffla-t-elle.

Une précaution judicieuse, car c'est grâce à la pièce en question que l'Ogryn fait le rapprochement entre " argent " et " informations ".

- Trop tard.

Déclare-t-il. Il hausse ses épaules en grognant une nouvelle fois, et suit le mouvement vers la sortie

La section 2/DZ015 est une longue baie étroite coiffée d'une haute voûte, où stationne un transport de taille modeste, une navette multifonctions chargée de transférer les biens et les personnes depuis l'orbite jusqu'à la surface de la planète.
Lorsque les soldats arrivent, les matelots sont en train de finir de charger le matériel impérial, tandis que l'écoutille pour entrer dans le vaisseau est déjà ouverte, n'attendant que ses passagers.
Personne en particulier ne semble se pré-occuper de vous, au contraire, les habitants de la carlingue sont heureux de vous voir quitter leur territoire. Seul Sebek, encore une fois parmi les hommes s'occupant du matos, vous adresse un signe de main.

Au loin, vous pouvez remarquer une seconde navette en train de décoller, contenant probablement le sergent et quelques hommes de la Garde.

Une fois devant le vaisseau, Ourük hésite. Comme tous les siens, il est claustrophobe, et si le Brazen Sky disposait d'assez de place pour lui, ce n'est pas le cas du transport suivant. Il grogne pour exprimer son désaccord, comme il grogne le plus souvent pour le reste des choses.

Il souffle du nez en voyant le gros machin hésiter pour quelque raisons propre à sa race dégénérée et embarque en vitesse, pressé de quitter ce maudit vaisseau.

L'intérieur de la navette est exigu et inconfortable, avec des sièges de métal dur et de lourds harnais rembourrés pour empêcher que les secousses de la descente n'éjectent les passagers de leur place. Une fois que les soldats se sont assis, une voix mécanique se met à parler sur le canal interne, puis égrène froidement son compte à rebours. Un sifflement de vérins scelle les portes de la baie, et finalement, une sensation de décrochage au creux des estomacs indique que la navette est larguée dans le vide de l'espace. Durant ce court moment de gravité zéro, les objets qui n'ont pas été arrimés flottent dans l'air. Après quelques instants, la navette entame sa descente dans l'atmosphère.

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